mercredi 22 septembre 2010

Haridwar - Delhi

31 août - Haridwar
Après la journée de la vieille, épuisées de tout ce temps passé dans le wagon d’un train, les filles prennent le temps de revenir à elles-mêmes et savourent une grasse matinée. De son côté, Pierre-Alexandre profite des heures tranquilles pour prendre une marche sur les terrasses bordant le Gange. Contrairement à ce que nous avons pu voir à Varanasi, où les flots dudit fleuve sont plats, ici à Haridwar ils sont pleins de remous.

Plus tard dans la journée, alors qu’Audrey, trop fatiguée pour sortir, reste derrière et profite de notre grande chambre climatisée, Pierre-Alexandre et sa mère traversent Haridwar à pied et prennent un téléphérique vers un temple flanquant une colline surplombant la vieille ville. Tout y est aménagé d’après les règles de l’efficacité et du mercantilisme : multitudes de boutiques d’offrandes, brahmanes en rangés prêts à arracher de nos mains nos donations (obligatoires) et à apposer sur notre front différents pigments, cendres et grains de riz. Nous déguerpissons au plus vite !

1 septembre - Rishikesh

Sous des trombes de pluie, dans un gros rickshaw bruyant, nous arrivons en après-midi à Rishikesh, localité située à 27 km d’Haridwar. Rishikesh est populaire pour ses écoles de yoga (ashrams), ses 1001 boutiques et cafés, et aussi, à ce qu’il parait, à cause de la visite des Beatles dans les années 60. Nous, nous ne nous en souvenons pas… En ce lieu toujours plus près des sources du Gange, la part du lion du décor demeure malgré tout remplie par les eaux du fleuve et les sommets d’émeraude des collines.

Nous tentons d’abord, sans succès, de trouver un transport vers des chutes quelques 3 km au nord d’où le rickshaw nous laisse. On nous dit qu’il se fait tard pour accomplir cette randonnée. En place de celle-ci, nous dépensons notre temps en lèche-vitrine, emplettes de tout acabit et balade dans des espaces verts le long du Gange. Ce n’est qu’une fois la noirceur tombée que nous regagnons notre hôtel à Haridwar.

2 septembre - Haridwar
L’une des raisons pour lesquelles notre séjour à Haridwar s’étire est la santé d’Audrey qui s’aggrave de jour en jour ainsi que la mauvaise qualité des services Internet et téléphoniques de la ville. Cette situation empêche Audrey de communiquer avec ses assurances et avec ses parents concernant l’état de santé de sa grand-mère qui l’inquiète beaucoup. En ce jeudi 2 septembre, Audrey réussit à parler enfin avec ses parents qui lui annoncent le décès de sa grand-mère. Nouvelle difficile à prendre. Audrey se refugie seule pour un temps de réflexion pendant que PA et sa mère vont magasiner des vêtements pour Maelle, la petite fille du frère à PA (ma filleule, dit parrain PA !).

Le soir la ville d’Haridwar s’anime. On y performe des artis pendant lesquelles on lance des offrandes dans le Gange. Les ruelles s’emplissent et les marchands d’objets de culte sont nombreux à trouver leur profit auprès des pèlerins de toutes provenances qui souvent visitent l’endroit grâce à des tours organisés par des compagnies privées et gouvernementales.

3 septembre - Haridwar

En matinée, nous effectuons le trajet d’Haridwar à Dehra Dun en train. De là, nous nous entassons dans un taxi collectif dans lequel nous gravissons la très sinueuse et improbable route menant à Mussorie.

Notre hôtel est situé dans une demeure coloniale centenaire qui semble s’est arrondi au fil du temps. Les vues seraient sans doute magnifiques, si le brouillard venait qu’à s’éclaircir.
En après-midi, nous parcourrons la rue principale (à peu de ruelles près, la seule digne de ce nom) et ravissons quelques impressions panoramiques au temps brumeux. Mussorie est perchée sur une crête montagneuse abrupte qui agit sur les nuages pareils à un peigne dans une chevelure. Pendant l’entière durée de la mousson, Mussorie se voile de vapeurs d’eau et il est pratiquement impossible, pendant des mois de temps, de voir le bleu du ciel ou le vert du fond des vallées.


4 septembre - Mussorie

En matinée, Pierre-Alexandre et sa mère iront faire la tournée des hôpitaux locaux. Audrey est toujours très mal en point et l’avis d’un spécialiste s’impose. Dans la localité jumelle de Mussorie, Landor, ils trouvent un hôpital privé bien tenu ; l’attente y est nulle et les services adéquats. Pierre-Alexandre et Gaétane vont chercher la malade en taxi, puis celle-ci passe en consultation ainsi qu’aux prélèvements, et se fait prescrire une montagne de cachets, pastilles et pilules qui auront raison de son mal en l’espace de quelques jours.

À Mussorie, nous devenons vite des habitués du sympathique restaurant Kalsang. Il est tenu par des tibétains, fait jouer sans arrêt des classiques du rock, et sert des soupes wong-tong et soupes tibétaines (tanthuk) qui nous réchauffent - à 2000 mètres d'altiture, la température est plus tempérée que dans la plaine gangétique !

5 septembre - Dehra Dun

Descendre jusqu’à Dehra Dun donne la nausée d’une part et d’autre part prend plus de temps que prévu. Notre conducteur a rompu la direction de l’autobus tout juste avant une intersection ! Il nous faut attendre le prochain transport.

Sous un orage diluvien, en après-midi, nous mettons nos pieds à l’extérieur dans d’énormes rivières (autrefois appelées rues) en direction du transport en commun qui nous amène jusqu’à la colonie tibétaine. À cet endroit, la pluie cesse. Nous avons la chance de trois petits bouddhas.
Nous mangeons des soupes à la mode tibétaine avant d’aller visiter un temple bouddhiste (stupa) et les monastères qui l’entourent. Tout dans la colonie tibétaine de Dehra Dun est fait en grand. Sa stupa revendique l’honneur d’être la plus grande au monde et sa statue de Bouddha fait plus de 30 mètres. Au fil de nos circumambulations autour de ces lieux sacrés, nous faisons tourner des roues de prière et passons sous des drapeaux de prière, que nous retrouverons lors de notre trek au Népal jusqu’au camp de base de l’Everest.

6 septembre - Dehra Dun
Avant de s’en retourner à Haridwar, nous allons à l’opposé de la ville de Dehra Dun à l’Institut de recherche en foresterie. Un guide nous informe sur les parasites et champignons affectant les arbres, les usages sociaux de la forêt, la sylviculture, les différentes essences de bois et leur utilisation, les insectes et pestes du bois et les produits non-fibreux provenant des forêts. Le bâtiment est énorme et construit selon les canons romains, entièrement en briques.

7 septembre - Haridwar

Nous tentons notre chance une seconde fois d’aller visiter le Parc national de Rajaji. La première fois, la semaine d’avant, des inondations condamnaient les routes. Comme convenu avec notre agence la veille, tôt le matin, nous partons à bord d’une jeep difficile à mettre en marche, ce qui nous fera perdre du temps ici et là lors de notre safari.

À l’entrée du parc se trouvent déjà tous les mammifères que nous pourrons voir : vaches, singes, cerfs et éléphants domestiques. Par la suite, seule une diversité d’oiseaux sera visible : deux espèces d’aigles, un martin pêcheur, des aigrettes, le Indian Roller, des paons en quantité, des oiseaux dits «mana» et «uchpu», des Green Bee-Eaters, une espèce de «bill», des hirondelles (swallows), des pics-bois, des petits oiseaux gris et leurs semblables jaunes, etc.


Notre safari se résume à l’observation de ces animaux et à une petite marche prise sur les galets le long d’une rivière saisonnière. Notre guide nous renseigne peu et préfère s’arrêter fréquemment afin d’échanger avec ses nombreuses accointances et amitiés. Nous sommes déçus de son travail, mais fallait-il s’attendre à autre chose ?

8 septembre - Rishikesh

Nous prenons la journée du 8 pour retourner à Rishikesh s’informer des offres de cours d’Hindi et afin de compléter la randonnée vers la chute de Meer Garh. La première partie du parcours se fait sur la route et la seconde en montagne où plusieurs Indiens sans-abris ont installés leur campement le long du trajet. Le sentier offre plusieurs escales avec tables et bancs de pierre en forme de champignon. Les vues sur les rapides de la rivière sont rafraîchissantes.


9 septembre - Delhi

En matinée, nous prenons à nouveau le train pour retourner à Delhi. Nous logerons à Pahan Ganj près de la gare, dans rues où tous les édifices ont perdu leur façade. En effet, en prévision des jeux du Commonwealth, les autorités de la ville ont ordonné que la rue soit réaménagée et élargie. Il est souvent possible de voir à l’intérieur des édifices ! Sur un fond très sablonneux, les ouvriers s’affairent à poser des trottoirs d’interblocs.



Après le coucher du soleil, nous nous déplaçons en rickshaw jusqu’à la tombre d’Hazrat Nizamudin pour être spectateur des chants soufis (tradition musulmane marginale) appelés Qawwalis. L’ambiance est magique malgré le grand nombre de touristes. PA a la chance de discuter avec un maître de religion et son disciple.

10 septembre - Delhi

Faire le tour du musée national nous occupe pendant quatre heures. Ce musée présente d’innombrables statuettes représentant souvent les divinités provenant de différentes époques (depuis la civilisation harappéenne jusqu’à l’époque coloniale), des objets divers, des monnaies, et une impressionnante collection de peintures miniatures mogholes. Avec l’heure qui est déjà avancée et la tête pleine, nous abandonnons l’idée d’effectuer toute autre visite pendant cette journée.


Nous partageons un repas non-végétarien avant d’aller raccompagner Gaetane (la mère de PA) à l’aéroport. Un vrai régal !

Voyageurs, attention ! Vous ne pouvez pas franchir les portes de la zone des départs à l’aéroport (ni celles des arrivées d’ailleurs, à moins de payer 80 roupies) si vous ne détenez pas votre billet de départ pour le jour même ! PA, un peu froissé des incessants contrôles de passeport en Inde, traite tout le monde de socialistes.

Après l’avoir pris fort dans nos bras, nous croisons nos doigts pour Gaétane qui devra se débrouiller seule dans la zone internationale (elle s’en sortira avec brio, pour ceux qui se le demandent). Bon voyage de retour grande compagne d’aventures !

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