mardi 3 août 2010

Mise en forme dans les Grands-Jardins

Jour 1 - 31 juillet 2010

Mont de l'Ours

Dans notre petite Toyota corolla, parfaite pour l'équipement de grimpe, nous arrivons à l'accueil du Mont du Lac des Cygnes vers 11h45. Plus de stationnement disponible ; nous optons pour l'accotement. Rencontre avec une guide de l'information. L'aiguille de l'horloge tourne ; nous nous acquittons de la somme de 71$ pour deux nuits de camping dans la section de dépannage, des droits d'accès pour deux jours pour deux personnes et une petite revue SEPAQ. Le temps file. Pas d'arrêt au camping. Direction le Mont de l'Ours. Des sacs au pied de la voie nous indiquent que c'est peut-être la Directe. Audrey s'engage en tête dans une large cheminée à droite d'un petit toit. Sachez chers lecteurs que ce départ est celui de la Sans nom!

La Sans nom : Audrey effectue le départ déséquilibrant, 35 m pour la première longueur, un peu de recherche et d'orientation; PA s'attaque à la deuxième longueur de 50 m, fissures et cheminée agrémentées d'une roche exposée servant d'observatoire de la région; Audrey s'aventure dans la troisième et dernière longueur d'environ 35 m, dalle lisse avec une belle fissure à doigts.




De retour au deuxième relai suite à notre premier rappel, nous troquons une descente sur deux cordes à un couple mieux équipé que nous (nous avons seulement une corde de 70 m) contre un muffin maison au miel, aux framboises et à la crème. Les filles descendent en simultané sur un brin et les gars sur deux brins?

Une fois au sol, nous prenons nos repères pour enfin se diriger dans la vraie Directe. Audrey s'engage à nouveau en premier. Belle première longueur, dièdre élégant et généreux sur la protection. PA prend le relais pour la deuxième. Des quatre variantes, il choisit celle directement au-dessus des ancrages; suite improbable de petites fissures, section technique et bel exercice de lecture. La Sans nom et la Directe partagent la même dernière longueur.

Le ventre vide. Impossible d'attendre jusqu'au camping pour manger de la quiche (notre quiche maison bien évidement) ; nous nous gavons de bleuets tout au long du sentier. Épuisés, nous enfilons nos sac de couchage très tôt. Plus de rocher nous attend demain.


Jour 2 - 1 août 2010

Mont du Dôme

Reveil au milieu de notre océan de gazon. Le camping de dépannage n'est pas l'idéal. Un stationnement en bordure de la route face à la pancarte de l'Initiation est l'option la plus sensée pour accéder à cette voie se trouvant sur le Mont du Dôme. Un coût supplémentaire de 4$ est requis pour rentrer sur la Zec des Martres. Le paiement se fait au stationnement principal, 1 km avant l'Initiation. Aujourd'hui c'est Audrey qui ouvre la totalité de cette voie longue de 250 m. Elle désire pratiquer à nouveau l'escalade en trad, mais des intrus se trouvent sur son passage; de nombreuses plaquettes surprotègent des fissures franches, ce qui l'encourage à opter pour le sport plutôt que le trad. PA seconde double sac au dos et bas dans ses chaussons de pointure douze. Dans tout son ridicule, il se nourrit à tous les relais de bleuets bien mûrs.

Au deuxième relais, Audrey s'aventure dans l'exécution en continu de la troisième, quatrième et cinquième longueur, soit 100 m de corde au total, grâce à un savant mélange de protections bien utilisées et d'assurage en cordée volante. Audrey passe le ressaut vertical de la quatrième longueur par une variation située bien à droite de la voie originale. Un défi s'offre à elle. Une dalle fracturée par une mince fissure laissant à peine de la place pour les doigts. La grimpe y est technique et délicate. Premier relais sur pro pour Audrey, bien réussi. Elle termine avec brio sa première grande voie.

Un sentier plus au nord dévale un drainage qui nous ramène rapidement sur la route. Plus tard dans la journée nous grimpons les trois premières longueurs de La voie d'évitement. Prenez garde, l'accès au secteur principal est protègé par des guêpes sauvages! Une piqure pour PA qui se console pendant la grimpe : cette dernière a des saveurs à la Squamish.


Ce soir au camping, nous réchauffons notre pizza (maison comme tous nos autres plats) sur et puis dans le feu (technique éclair). Bon appétit!!!


Jour 3 - 2 août 2010

Mont du Gros-bras

Comme le Mont du Gros-bras est à l'ombre à partir de midi, nous nous levons tôt pour profiter du soleil. Nous stationnons sous une pancarte identifiée Parc des Grands-Jardins sur le côté ouest de la route. Un sentier nous conduit vers la rivière du Gros-bras. Une traverse simple à cette période-ci de l'année. En avril c'est autre chose! De l'autre côté de la rivière, le sentier remonte jusqu'à la falaise en passant au pied de quelques blocs massifs. Pour se rendre à Al Fine, il faut bifurquer à gauche en coupant dans la broussaille pendant environ 500 m ou jusqu'à ce que nous soyons écoeurés. Wow plein soleil sur la vire de départ.

Al Fine : comme la plupart des voies sur le gros bras, elle est de nature plus verticale et soutenue. Le rocher est un peu friable, instable. Les deux premières longueurs sont les plus propre et les plus belles. Celles-ci peuvent être facilement combinées en une seule, se terminant par une traverse avec peu de prises de main, mais avec une très bonne adhérence pour les pieds. «Il faut avoir confiance, mais j'ai peur en tipépère et quart. Moi pis les traverses, ça fait deux.» dit Audrey!!!



Après la traverse, la lecture devient moins évidente. Il y a plus de mousse, et quand nous voulons l'éviter, nous rencontrons plus de branches, de sapins et de roches lousses. Vive la mousse! Tous les relais de la voie se font sur pros à moins que vous aimiez mieux les pitons vintage! Toutefois, la voie demeure un classique à faire absolument. Une belle surprise vous attend à la sortie de Al Fine : 100 m de forêt verticale. Il est préférable d'exécuter la première section lorsqu'encordés.


Au sommet, une vue à couper le souffle nous entoure. Moment pour le lunch et pour une cueillette libre de bleuets au milieu d'une végétation alpine. Après une descente à pic par le sentier, nous apercevons un avertissement sur le pare-brise : un garde parc met en doute notre accès. À l'accueil nous réglons le malentendu. Les grimpeurs ne savent pas juste négocier des passages engagés sur le rocher!

Quoi de mieux que de compléter trois jours de grimpe par une escale à l'économusée de Baie-St-Paul pour s'empiffrer d'un sac de fromage en grain! Dommage qu'ils ne vendent pas des steaks de vache!

Bilan : 3 monts, 3 jours, 650 m de grimpe en terrain nouveau, 21 longueurs (complétées en 15), 1 quiche, 1 pizza, 7 sandwiches, 120 bleuets, 2 sourires et un colibri (pas de souris verte) !