Après la journée de la vieille, épuisées de tout ce temps passé dans le wagon d’un train, les filles prennent le temps de revenir à elles-mêmes et savourent une grasse matinée. De son côté, Pierre-Alexandre profite des heures tranquilles pour prendre une marche sur les terrasses bordant le Gange. Contrairement à ce que nous avons pu voir à Varanasi, où les flots dudit fleuve sont plats, ici à Haridwar ils sont pleins de remous.
Nous tentons d’abord, sans succès, de trouver un transport vers des chutes quelques 3 km au nord d’où le rickshaw nous laisse. On nous dit qu’il se fait tard pour accomplir cette randonnée. En place de celle-ci, nous dépensons notre temps en lèche-vitrine, emplettes de tout acabit et balade dans des espaces verts le long du Gange. Ce n’est qu’une fois la noirceur tombée que nous regagnons notre hôtel à Haridwar.
2 septembre - Haridwar
Le soir la ville d’Haridwar s’anime. On y performe des artis pendant lesquelles on lance des offrandes dans le Gange. Les ruelles s’emplissent et les marchands d’objets de culte sont nombreux à trouver leur profit auprès des pèlerins de toutes provenances qui souvent visitent l’endroit grâce à des tours organisés par des compagnies privées et gouvernementales.
3 septembre - Haridwar
En matinée, nous effectuons le trajet d’Haridwar à Dehra Dun en train. De là, nous nous entassons dans un taxi collectif dans lequel nous gravissons la très sinueuse et improbable route menant à Mussorie.
Notre hôtel est situé dans une demeure coloniale centenaire qui semble s’est arrondi au fil du temps. Les vues seraient sans doute magnifiques, si le brouillard venait qu’à s’éclaircir.
En après-midi, nous parcourrons la rue principale (à peu de ruelles près, la seule digne de ce nom) et ravissons quelques impressions panoramiques au temps brumeux. Mussorie est perchée sur une crête montagneuse abrupte qui agit sur les nuages pareils à un peigne dans une chevelure. Pendant l’entière durée de la mousson, Mussorie se voile de vapeurs d’eau et il est pratiquement impossible, pendant des mois de temps, de voir le bleu du ciel ou le vert du fond des vallées.
4 septembre - Mussorie
En matinée, Pierre-Alexandre et sa mère iront faire la tournée des hôpitaux locaux. Audrey est toujours très mal en point et l’avis d’un spécialiste s’impose. Dans la localité jumelle de Mussorie, Landor, ils trouvent un hôpital privé bien tenu ; l’attente y est nulle et les services adéquats. Pierre-Alexandre et Gaétane vont chercher la malade en taxi, puis celle-ci passe en consultation ainsi qu’aux prélèvements, et se fait prescrire une montagne de cachets, pastilles et pilules qui auront raison de son mal en l’espace de quelques jours.
À Mussorie, nous devenons vite des habitués du sympathique restaurant Kalsang. Il est tenu par des tibétains, fait jouer sans arrêt des classiques du rock, et sert des soupes wong-tong et soupes tibétaines (tanthuk) qui nous réchauffent - à 2000 mètres d'altiture, la température est plus tempérée que dans la plaine gangétique !
5 septembre - Dehra Dun
Descendre jusqu’à Dehra Dun donne la nausée d’une part et d’autre part prend plus de temps que prévu. Notre conducteur a rompu la direction de l’autobus tout juste avant une intersection ! Il nous faut attendre le prochain transport.
Sous un orage diluvien, en après-midi, nous mettons nos pieds à l’extérieur dans d’énormes rivières (autrefois appelées rues) en direction du transport en commun qui nous amène jusqu’à la colonie tibétaine. À cet endroit, la pluie cesse. Nous avons la chance de trois petits bouddhas.
Nous mangeons des soupes à la mode tibétaine avant d’aller visiter un temple bouddhiste (stupa) et les monastères qui l’entourent. Tout dans la colonie tibétaine de Dehra Dun est fait en grand. Sa stupa revendique l’honneur d’être la plus grande au monde et sa statue de Bouddha fait plus de 30 mètres. Au fil de nos circumambulations autour de ces lieux sacrés, nous faisons tourner des roues de prière et passons sous des drapeaux de prière, que nous retrouverons lors de notre trek au Népal jusqu’au camp de base de l’Everest.
6 septembre - Dehra Dun
7 septembre - Haridwar
Nous tentons notre chance une seconde fois d’aller visiter le Parc national de Rajaji. La première fois, la semaine d’avant, des inondations condamnaient les routes. Comme convenu avec notre agence la veille, tôt le matin, nous partons à bord d’une jeep difficile à mettre en marche, ce qui nous fera perdre du temps ici et là lors de notre safari.
À l’entrée du parc se trouvent déjà tous les mammifères que nous pourrons voir : vaches, singes, cerfs et éléphants domestiques. Par la suite, seule une diversité d’oiseaux sera visible : deux espèces d’aigles, un martin pêcheur, des aigrettes, le Indian Roller, des paons en quantité, des oiseaux dits «mana» et «uchpu», des Green Bee-Eaters, une espèce de «bill», des hirondelles (swallows), des pics-bois, des petits oiseaux gris et leurs semblables jaunes, etc.
Nous prenons la journée du 8 pour retourner à Rishikesh s’informer des offres de cours d’Hindi et afin de compléter la randonnée vers la chute de Meer Garh. La première partie du parcours se fait sur la route et la seconde en montagne où plusieurs Indiens sans-abris ont installés leur campement le long du trajet. Le sentier offre plusieurs escales avec tables et bancs de pierre en forme de champignon. Les vues sur les rapides de la rivière sont rafraîchissantes.
En matinée, nous prenons à nouveau le train pour retourner à Delhi. Nous logerons à Pahan Ganj près de la gare, dans rues où tous les édifices ont perdu leur façade. En effet, en prévision des jeux du Commonwealth, les autorités de la ville ont ordonné que la rue soit réaménagée et élargie. Il est souvent possible de voir à l’intérieur des édifices ! Sur un fond très sablonneux, les ouvriers s’affairent à poser des trottoirs d’interblocs.
10 septembre - Delhi
Faire le tour du musée national nous occupe pendant quatre heures. Ce musée présente d’innombrables statuettes représentant souvent les divinités provenant de différentes époques (depuis la civilisation harappéenne jusqu’à l’époque coloniale), des objets divers, des monnaies, et une impressionnante collection de peintures miniatures mogholes. Avec l’heure qui est déjà avancée et la tête pleine, nous abandonnons l’idée d’effectuer toute autre visite pendant cette journée.